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Personne n’est indifférent aux compliments. Nous les aimons, ils nous remontent le moral et nous encouragent. Une tape dans le dos est un geste anodin, pourtant il nous indique que notre travail est apprécié et il nous incite à poursuivre dans la même direction.

Le besoin de valorisation est une quête humaine qui remonte au jardin d’Éden lorsque l’homme a perdu son identité en Dieu. Il s’est caché et depuis ce jour a besoin d’être reconnu. La simple vue de sa nudité l’a amenés à nous dissimuler et la honte le poursuit depuis (Genèse 3 :10). Cette constante soif s’exprime souvent par une dépendance devenue presque maladive avec la communauté Facebook. Le fameux « Like » que nous cliquons à tout vent n’est pas si anodin qu’il y paraît. Même la multinationale utilise désormais des algorithmes afin de profiler ses usagers en fonctions des cliques et des likes.

En quête d’une oasis réconfortante, nous confondons la poussière et l’eau. Nous avons soif de reconnaissance et d’acceptation et nous contentons de miettes sèches laissées sur un mur, souvent par des étrangers. C’est se contenter de peu pour étancher une soif que seul Dieu peut vraiment combler de son eau vive.

D’un autre côté, apposer le sceau de l’approbation sur tout ce qui me semble correct ou agréable est un piège qui risque de transformer le fleuve émanent du St-Esprit en citerne percée et boueuse.

Il y a une réflexion à faire dans nos habitudes d’aimer.  Tout chrétien a besoin de prendre conscience de l’impact de ce qu’il aime, de ce qu’il recherche et également de ses attentes face aux approbations virtuelles.

To like or not to like !

Ce que nous likons révèle véritablement nos goûts, ou du moins laisse une trace, des gouttes claires sur ce que nous approuvons, sur ce que nous croyons moral ou correct. La Bible nous exhorte à être vigilants et prudents sur ce que nous approuvons (Éphésiens 5 :4). Une photo douteuse, une expression équivoque, un propos offensant ou une blague qui n’est moralement pas à la hauteur de notre vocation, lorsqu’elles sont likées deviennent des partenaires auxquels nous nous associons, et par le fait même, auquel nous associons Jésus lui-même (1 Cor. 3 :16).

Rappelons-nous que tout ce que nous approuvons sur Facebook est public et sous l’éclairage commun. Tous voient, tous savent et tous jugent ce que nous aimons. Ainsi, par nos  likes nous pouvons exprimer de quel type d’eau nous arrosons les témoins de nos sillages sur le réseau social.

Le besoin de lumière

Dans ce village qu’est Facebook, les éléments que nous affichons sont sciemment mis au vu et au su de tous. L’intention est clairement définie, l’offre est affichée avec un but : être aperçu, lu ou entendu. Facebook est une microsociété avec les mêmes attentes et les mêmes règles que la vie quotidienne. Lorsque je lance un « Bonjour », je m’attends à un retour de l’autre. De la même manière, lorsqu’une publication est affichée, puisque tous savent, que tous voient, il se crée une attente. En effet, l’homme est un être créé pour vivre en société. Nous désirons et aspirons aux interactions de nos semblables. De la même façon, le simple fait de cliquer sur l’icône du petit pouce exprime quelque chose d’éloquent. Quand je like, je lance un message : j’approuve ce que j’ai vu. Je dis par un simple clic que j’aime ton commentaire, j’aime ta photo, je m’associe à toi, je reconnais que tu existes.  Et chacun est au fait de cette évidence. Il y a donc une forme d’échange d’appréciation au travers de ce simple fait. Une façon simple de dire à l’autre : « J’aime ». Le risque est lorsque le « J’aime » est perçu comme un « Je t’aime ».

L’ego valorisé

Une étude récente soulignait que Facebook pouvait contribuer à la dépression. En effet, lorsque ce média devient la principale source de valorisation et d’appréciation, une forme subtile d’idolâtrie se tapit à la porte de notre cœur. La source d’eau vive est remplacée par une simple citerne virtuelle.

Quand je publie une photo ou une réflexion et que j’attends frénétiquement les likes il devient évident qu’un détournement est en cours et la dépression qui s’en suit s’exprime souvent par une tristesse voire une colère. Signe que la satisfaction que l’on en retire n’est que passagère et partielle. Je compare : une autre en a eu plus que moi. Je deviens paranoïaque : Mon ami est en ligne et n’a pas liké mon commentaire. Ma soif est désormais attirée par le mirage de cette oasis imaginaire.

À la source de l’eau vive

Les grands envoient les petits chercher de l’eau, et les petits vont aux citernes, ne trouvent point d’eau, et retournent avec leurs vases vides ; confus et honteux, ils se couvrent la tête. Jérémie 14:3

Comment éviter le piège du mirage lorsque nous publions sur Facebook?

  1. Puiser ma valeur en Christ seul.
    La source de ma valeur propre est Celui même qui me donne la vie, le mouvement et l’être. Pourquoi rechercher ailleurs une eau que seul Dieu peut donner en abondance ? (Actes 17 :28).
  2. Garder mon intimité pour moi seul.
    Ainsi, je ne serai pas atteint intimement si un commentaire inattendu est perçu, ou encore si personne ne like mon intervention. Le but des publications est de transmettre de l’information et non de semer des éponges d’amour ! (Proverbes 5 :16)
  3. Viser de plaire à Dieu seul.
    Je comprends que tous n’ont pas le temps de lire ou d’aimer mes commentaires. Rien de personnel puisqu’au bout du compte, ce qui importe c’est Dieu, et comme celui-ci m’a prouvé son amour sans l’ombre d’un doute, pourquoi le rechercher ailleurs ? (Proverbes 29 :5)

Facebook n’est qu’un outil de socialisation et non une source de valorisation. Avec ce constat à l’esprit, je peux désormais publier d’une façon équilibrée et devenir un reflet véritable de la grâce de Dieu, même sur le réseau social. N’oubliez pas de liker ce billet…

Michel Vincent exerce un ministère pastoral dans une église Baptiste près de Montréal

 

 

 

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